EN BREF
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Dans son rapport environnemental, Amazon revendique un approvisionnement à 100 % d’énergies renouvelables pour ses activités, atteignant cet objectif sept ans plus tôt que prévu grâce à des investissements dans plus de 500 projets d’énergie renouvelable. Bien que l’entreprise affirme avoir réduit ses émissions d’11 % en une année, des critiques émergent de la part de collectifs tels qu’Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), qui l’accusent de pratiquer une comptabilité créative en utilisant des moyens pour compenser l’utilisation d’énergies non renouvelables dans d’autres secteurs. Leur rapport alternatif expose que, malgré des avancées apparentes, la dépendance d’Amazon à des sources d’énergie fossiles pour ses centres de données, ainsi que son investissement dans des régions non durables, soulèvent des questions sur la véritable durabilité de ses opérations. La filiale AWS se trouve également sous le feu des critiques pour son manque de transparence dans le rapport des émissions de gaz à effet de serre.
Avec l’essor du cloud computing et la prise de conscience croissante quant à l’importance des énergies renouvelables, les entreprises technologiques comme Amazon se retrouvent sur le devant de la scène pour répondre à des attentes environnementales. Avec des engagements audacieux concernant la durabilité et la transition énergétique, Amazon prétend avoir atteint des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, en opposition à la réalité complexe de ses opérations. Cet article explore en profondeur la manière dont Amazon réussit à jongler entre promesses de durabilité et la réalité environnementale de ses pratiques commerciales.
Les engagements d’Amazon en matière d’énergies renouvelables
Dans son dernier rapport sur la durabilité, Amazon annonce son objectif ambitieux d’alimenter ses activités par 100 % d’énergies renouvelables, une cible qu’il prétend avoir atteinte sept ans avant l’échéance initialement fixée. Cette déclaration a été soutenue par des investissements dans 513 projets d’énergies renouvelables dans le monde, ce qui lui a permis de compenser toute l’électricité consommée par ses opérations, y compris ses data centers.
Amazon a affirmé que son portefeuille cumulait une capacité de 28 gigawatts (GW) d’énergie renouvelable en 2023. Ce chiffre constitue une augmentation significative par rapport aux 20 GW enregistrés en 2022. Dans son document de 98 pages, l’entreprise insiste sur le fait que ces projets d’énergie renouvelable fournissent de l’électricité décarbonée aux réseaux des communautés où elle opère, consolidant ainsi son statut de plus grand acheteur d’énergie renouvelable au monde.
Les critiques relatives aux pratiques d’Amazon
Malgré ces déclarations flatteuses, Amazon fait face à des critiques croissantes concernant la durabilité de ses pratiques. Des employés d’Amazon, regroupés au sein du collectif Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), ont exprimé des préoccupations quant à la véritable portée des engagements de l’entreprise. Ils affirment que la manière dont Amazon gère ses activités ne tient pas compte d’une vraie durabilité.
Le collectif a dénoncé ce qu’il qualifie de « comptabilité créative », suggérant qu’Amazon utilise ces chiffres pour masquer l’impact environnemental réel de ses autres opérations. Ainsi, malgré l’engagement sur les énergies renouvelables, l’entreprise continue d’utiliser des camions fonctionnant au diesel pour la livraison de ses produits, ce qui soulève des questions sur la viabilité réelle de son modèle économique en termes d’impact climatique.
Une analyse des émissions de carbone d’Amazon
Le rapport d’Amazon sur le développement durable indique une diminution de 3 % des émissions de carbone en 2023 par rapport à 2022. Cela inclut une baisse de 11 % des émissions de Scope 2 et de 5 % des émissions de Scope 3. Cependant, il est essentiel de noter que les émissions de Scope 1 ont augmenté de 7 % sur la même période, ce qui soulève des interrogations quant à la véritable avancée de l’entreprise vers une empreinte carbone réduite.
Mark Butcher, expert en développement durable et fondateur de la société Posetiv Cloud, souligne que les données fournies manquent de granularité, notamment en ce qui concerne les émissions spécifiques d’Amazon Web Services (AWS). Le flou autour des chiffres d’émissions générés par les services de cloud computation de l’entreprise pourrait indiquer une stratégie visant à minimiser la perception publique de son impact environnemental.
La controverse autour de la mesure des émissions
Un autre point de tension réside dans la méthodologie utilisée par Amazon pour calculer ses émissions. Selon le collectif AECJ, l’entreprise adopte des méthodes fondées sur le marché qui, selon eux, ne fournissent pas une image précise de son empreinte écologique totale. Par exemple, en utilisant une méthode de localisation, l’entreprise aurait enregistré des émissions nettement plus élevées que celles déclarées selon la méthode fondée sur le marché.
Cette compréhension limitée de la répartition des émissions pourrait nuire à la transparence nécessaire pour évaluer les réels efforts d’Amazon en matière de durabilité. Les employés affirment que tant que l’entreprise ne parviendra pas à afficher finement ses émissions, les déclarations de réduction des émissions ne feront qu’illustrer les promesses sans fondement solide. Cela souligne la nécessité d’un cadre normatif plus clair pour évaluer et valider les promesses environnementales des grandes entreprises.
AWS et l’impact sur la durabilité
AWS, l’une des branches les plus rentables d’Amazon, est souvent au centre des discussions lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact environnemental de l’entreprise. Dans les discussions, il est crucial de souligner que la contribution d’AWS à la stratégie de durabilité d’Amazon n’est pas mise en lumière de manière adéquate. Les rapports sur le développement durable d’Amazon ne semblent pas fournir une ventilation précise des émissions de gaz à effet de serre générées par AWS.
Cette omission pourrait résulter d’une volonté de dissimuler l’ampleur réelle des émissions associées à cette division. Les experts suggèrent qu’Amazon devrait fournir des données plus détaillées concernant les impacts environnementaux de ses centres de données et de son infrastructure cloud afin de répondre aux attentes croissantes concernant la transparence et la responsabilité.
Le défi du greenwashing
À mesure que les entreprises technologiques améliorent leurs engagements en matière de durabilité, le risque de greenwashing augmente. Amazon, en tant que leader du marché, attire une attention particulière sur ses activités et ses initiatives prétendument positives pour l’environnement. Cependant, la possibilité que l’entreprise utilise des techniques de communication trompeuses pour embellir ses progrès est une réalité inquiétante.
La critique du collectif AECJ et d’autres observateurs de l’industrie met en lumière l’écart souvent constaté entre les promesses et la réalité. Les débats autour des investissements d’Amazon dans les énergies renouvelables mettent en question la sincérité de ses engagements. Les employés et les experts soutiennent que tant qu’Amazon ne parvient pas à aligner ses pratiques commerciales avec ses déclarations d’intention, ses efforts pourraient être perçus comme superficiels.
Conclusion sur le chemin vers la durabilité
Alors qu’Amazon affiche des progrès en matière d’énergies renouvelables, des critiques émergent sur la validité de ces déclarations lorsqu’elles sont confrontées à la réalité de ses opérations. L’entreprise doit naviguer entre ses ambitions environnementales et ses pratiques commerciales, tout en résistant à la tentation de la comptabilité créative qui pourrait miner sa crédibilité. Les enjeux liés à la transparence, à la mesure précise des émissions et à l’engagement réel des employés en matière de justice climatique devront être au centre de la discussion en matière de durabilité d’ici les prochaines années.
Dans son dernier rapport annuel sur la durabilité, Amazon clame avoir atteint son objectif d’alimenter ses activités par 100 % d’énergies renouvelables sept ans avant la date prévue. Toutefois, ces prétentions sont remises en question par de nombreux intervenants, y compris ses propres employés. Les véritables implications de cette annonce soulèvent des interrogations sur l’authenticité des engagements d’Amazon face à l’impact environnemental réel de ses opérations.
Les chiffres avancés par Amazon, tels que la gestion de 28 gigawatts (GW) de capacité d’énergie renouvelable, semblent impressionnants. Cependant, ces projets restent souvent déconnectés de la réalité de leur empreinte carbone. Des employés du collectif Amazon Employees for Climate Justice dénoncent une comptabilité créative, arguant que la société compense son utilisation d’énergies non renouvelables par des investissements dans d’autres projets, sans que cela ne se traduise par une réduction concrète de ses émissions.
Un représentant de l’AECJ a déclaré : « Une entreprise qui fait rouler des millions de camions diesel à travers des quartiers et dont les centres de données consomment plus d’énergie que des villes entières ne peut pas se vanter d’atteindre un objectif de durabilité. » Cette réflexion met en lumière le fait que les pratiques internes d’Amazon ne sont pas alignées avec ses promesses, suscitant des doutes quant à la rigueur de son rapport de durabilité.
Lorsque le rapport fait état d’une baisse des émissions de 11 % en raison des investissements dans les énergies renouvelables, des experts comme Mark Butcher, fondateur de Posetiv Cloud, soulignent l’absence de détails concernant les émissions de gaz à effet de serre spécifiques à sa branche de cloud public, AWS. Cette opacité rend difficile l’évaluation des véritables progrès réalisés par l’entreprise en matière de durabilité.
De plus, la présence d’un outil de suivi des émissions de carbone pour ses clients qui n’intègre pas les émissions de Scope 3 suscite également des préoccupations. La promesse d’incorporer ces données dans un avenir proche semble, à ce jour, une promesse non tenue. Ce manque de transparence nuit à la crédibilité des déclarations d’Amazon sur ses efforts pour devenir neutre en carbone.
En conclusion, malgré les affirmations d’Amazon concernant ses investissements dans les énergies renouvelables et la réduction de ses émissions, la réalité paraît plus complexe. Les critiques de ses employés et les lacunes dans la communication des chiffres montrent qu’il reste encore un chemin à parcourir pour assurer une véritable durabilité dans ses pratiques commerciales.